- Circle a annoncé un partenariat avec BTG Pactual pour déployer l’USDC au Brésil.
- En attendant le futur cadre réglementaire de la banque centrale, ce partenariat marque une étape cruciale vers l’adoption des stablecoins dans la région.
Ordem e Progresso. La devise officielle du pays sied plutôt bien à cette période d’innovation technique dont le Brésil compte bien profiter , mais pas n’importe comment ! Le progrès, oui, mis dans l’ordre. Consciente des risques inhérents aux investissements dans les cryptoactifs, la banque centrale nationale a annoncé qu’elle allait mener des consultations avec le régulateur local et les forces vives du pays pour bâtir un cadre règlementaire qui permettra de profiter de la croissance du secteur sans mettre en danger les investisseurs. Mais le temps de la politique est souvent plus long que celui du secteur privé et sans attendre de savoir comment seront régulés les cryptoactifs, Circle et BTG Pactual annoncent s’associer pour déployer l’USDC dans le plus grand pays d’Amérique du Sud. Direction Brasilia pour faire le point.
Circle va déployer son stablecoin au Brésil en partenariat avec BTG Pactual
Eternel numéro deux derrière Tether et son USDT en terme de capitalisation, Circle grignote pourtant des parts de marché et selon une étude récente de Visa, l’ USDC aurait même dépassé ponctuellement l’USDT en volume d’échange sur une courte période . Mais l’entreprise dirigée par Jeremy Allaire ne compte pas en rester là . Elle multiplie aussi les partenariats partout où les cryptomonnaies et surtout les stablecoins commencent à montrer leur intérêt. C’est notamment le cas en Amérique du Sud où Bitcoin Co deviennent de plus en plus populaire et où de nombreux projets se développent.
Pour les responsable de BTG Pactual, une des plus importantes banques d’investissement du sous-continent, ce partenariat est comme une évidence :
« Ce lancement est l’opportunité d’accroître l’accès à l’USDC sur un marché à la pointe de l’innovation et de l’adoption des technologies financières. Or, depuis 2017, BTG Pactual est à la pointe des innovations sur les marchés financiers, participant activement à l’espace crypto (…) Notre partenariat avec Circle témoigne de notre conviction que la technologie blockchain constituera la nouvelle infrastructure du secteur financier. »
Porte-parole de BTG Pactual – Source : The Block
En attendant le cadre règlementaire, l’USDC fait son nid dans le plus grand pays d’Amérique du Sud
Du côté de chez Circle, on se réjouit de cette étape de plus vers une adoption des stablecoins dans la région et on rappelle que la société a déjà conclu un accord avec Nubank, une société de technologie financière latino-américaine qui compte plus de 85 millions de clients au Brésil, et que ses clients effectuent déjà des transactions en USDC.
Pour Jeremy Allaire, la démocratisation de son stablecoin permettra de propulser les entreprises locales à l’échelle mondiale :
« Nous nous engageons à avoir un impact positif sur le marché brésilien et à collaborer avec des parties prenantes clés pour permettre aux entreprises de participer à l’économie mondiale avec plus de facilité et d’efficacité. »
Jeremy Allaire, fondateur et PDG de Circle – Source : The block
Sans même attendre de savoir à qui ressemblera le futur cadre règlementaire promis par la banque centrale, Circle et BTG Pactual passent doc à la vitesse supérieure dans un pays qui déjà fait montre d’une grande tolérance à l’égard des cryptoactifs. Chainalysis rapportait d’ailleurs récemment que les cryptomonnaies étaient plutôt vues comme une épargne à long terme ou un moyen rapide de faire des affaires dans un pays moins touché que l’Argentine ou le Venezuela par la dévaluation et l’inflation où le discours sur « Bitcoin comme réserve de valeur » est beaucoup plus présent.
Sans trop s’avancer sur les résultats des consultations menées par la banque centrale, on peut aisément imaginer que le cadre règlementaire statuera sur les stablecoins et leur utilisation par la population mais c’est surtout la question des plateformes crypto qu’il faudra éclaircir pour mieux encadrer les pratiques commerciales dans le pays. Mais au rythme où vont les choses et pour ne pas se laisser déborder, il faudra que les autorités brésiliennes trouvent le bon dosage entre l’Ordre et le Progrès.
