Un baron du dark web en cabane. Le dark web est une partie du deep web, la partie non indexée d’internet. Dessus, on y retrouve un important marché noir opéré par des anonymes. Dans la lutte incessante contre ces plateformes, les USA viennent de gagner une nouvelle bataille avec une arrestation coup de poing.
Le créateur d’Incognito Market appréhendé à New York
Lundi 20 mai, le Bureau du procureur des États-Unis, district sud de New York, a annoncé l’arrestation de Rui-Siang Lin. Qui n’est autre que le créateur et modérateur de la plateforme Incognito Market.
Lin, aussi connu sous le pseudonyme Pharoah, a été appréhendé le 18 mai à l’aéroport John F. Kennedy de New York.
Cette arrestation fait suite à une opération croisée entre le FBI, la DEA, la police new-yorkaise ainsi que plusieurs autres administrations américaines.
Rui-Siang Lin est accusé d’avoir créé et opéré pendant près de 4 ans une place de marché illégale sur le dark web. Il aurait ainsi facilité la vente de plus de 100 millions de dollars de produits stupéfiants.
« Comme il est allégué, Rui-Siang Lin a exploité une place de marché en ligne sophistiquée et dangereuse pour la vente de stupéfiants, grâce à laquelle il a gagné des millions de dollars aux dépens de la communauté. »
À l’occasion de cette arrestation, le procureur des États-Unis, Damian Williams, a rappelé que le dark web n’est « pas un havre de paix pour ceux qui cherchent à enfreindre la loi ». Un rappel pour les criminels qui pensent pouvoir y opérer en toute impunité.
Incognito Market : 4 ans de vente illégale
La plateforme Incognito Market est l’une des nombreuses places de marché illégales sur le darknet. Ainsi, celle-ci a été fondée en 2020. Par la suite, elle aura opéré pendant près de 4 ans, jusqu’à sa fermeture en mars dernier.
Celle-ci reprenait les codes des plateformes légitimes comme Amazon ou Cdiscount en réunissant des vendeurs du monde entier.
« Incognito Market a été conçu pour favoriser les transactions de stupéfiants en toute transparence sur Internet et dans le monde entier et a intégré de nombreuses caractéristiques des sites de commerce électronique légitimes, telles que l’image de marque, la publicité et le service à la clientèle. »
De son côté, l’opérateur de la plateforme appliquait une taxe de 5 % sur l’ensemble des ventes qui y étaient faites. Sans grande surprise, les transactions y étaient réglées dans diverses cryptomonnaies.
Ce sont d’ailleurs ces dernières qui ont permis de remonter jusqu’à l’identité de Rui-Siang Lin. Ainsi, selon un document publié par le Bureau du procureur, les enquêteurs ont identifié plusieurs transactions de swap entre du BTC et du XMR. Lesquels auraient ensuite été déposés sur une plateforme d’échange au nom de Lin.
En pratique, c’est l’exchange lui-même qui aurait transmis les informations de Lin comme son email et son numéro de téléphone.
Cette affaire n’est pas sans rappeler l’affaire Ross Ulbricht, le fondateur de Silk Road, l’une des premières plateformes de ce type sur le dark web. Une affaire qui dure depuis plusieurs années et que nous avions retracée il y a de cela quelques mois .
